Aujourd’hui, il y a entre 8 et 11 millions de proches aidants (non professionnels) en France, aidant une personne âgée, en situation de handicap ou atteinte d’une maladie chronique. Parmi eux, 61% sont des travailleurs, représentant 15% de la population active. Il est prévu que 1 actif sur 4 sera proche aidant en 2030.
Un aidant sur trois meurt avant la personne aidée
La situation des aidants en France est urgente : leur bien-être est souvent relégué au deuxième plan face à la priorité donnée aux malades qu’ils accompagnent. Aujourd’hui, on estime qu’un malade sur trois décède avant la personne aidée.
Les principales causes de la mortalité des aidants en France semblent être liées à des facteurs psychologiques et physiques. Le stress, le sentiment de solitude et la dépression sont parmi les principales causes psychologiques. Du côté physique, les troubles musculo-squelettiques et les douleurs articulaires sont couramment signalés chez les aidants.
Le manque de temps et l’accent mis sur les soins aux autres plutôt que sur leur propre santé conduit également de nombreux aidants à reporter ou à renoncer à leurs propres soins. Cette négligence peut entraîner l’apparition de problèmes de santé chez des personnes qui n’en avaient pas avant, et chez les aidants déjà malades, elle peut aggraver leur pathologie ou faire apparaître de nouveaux problèmes de santé.
La start-up IA Medical vient en aide aux aidants
Pour répondre à ce besoin urgent et accompagner au mieux les aidants eux-mêmes, la start-up lyonnaise IA Medical a développé Alix, un chatbot spécialement conçu pour aider les aidants de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. À travers une approche participative, le projet a permis de mieux comprendre les défis auxquels sont confrontés les aidants et les travailleurs sociaux, et d’adapter l’outil en conséquence.
Alix vise à développer une base de données unifiée de ressources pour les aidants, à proposer un outil d’orientation pour les aides disponibles, et à mesurer l’impact de la charge des aidants.
40% des aidants déclarent avoir déjà renoncé à une opportunité professionnelle
Les aidants salariés rencontrent des difficultés à concilier leur rôle d’aidant avec leur vie personnelle et professionnelle. Par exemple, 51% ont déjà renoncé à une opportunité dans leur vie familiale à cause de leur rôle d’aidant, et près de 40% ont renoncé à une opportunité professionnelle. Près d’un salarié sur deux a le sentiment de pouvoir perdre son emploi à cause de son rôle d’aidant, et 40% se sentent mis en difficulté au niveau professionnel.
Seuls 26% des aidants salariés ont informé leur employeur de leur situation, et près de la moitié ne l’a pas fait et considère que cela doit rester ainsi. Le temps consacré à l’aide varie considérablement et en moyenne, un salarié proche aidant travaille 8,3 heures par semaine en tant qu’aidant.
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